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Esprit Jardin
8 avril 2012

Jardin Zen

Dans la conception du jardin Zen l’homme ne domine pas la nature mais s’y conforme et s’y intègre.

Originellement le jardin Zen est né en Chine où il servait tout simplement de lieu de méditation et de pratique aux moines.
La plupart des monastères étant situés en montagne, il fut pris l’habitude d’utiliser des rochers pour agrémenter le lieu de méditation qui était souvent fort restreint en raison de la conformation du terrain.
Ce jardin était aussi très généralement le lieu où se trouvait le puits ou une réserve d’eau.
Lorsque le Chan originel se fit connaître en Corée sous le nom de Sôn puis au Japon sous le nom désormais plus connu de Zen, entre le septième et le neuvième siècle, la tradition d’utiliser des rochers et des pièces d’eau se transmit également.
Au Japon, ces jardins de temple (Tei ou Niwa) s’agrémentèrent des compositions particulières à la religion locale qu’est le Shinto.

Proverbes.... Chinois

_On ne peut mesurer la mer ; on ne peut sonder le coeur d'un homme.

_L'eau ne reste pas sur les montagnes, ni la vengeance dans un grand coeur.

_Le bonheur est un rayon de soleil que la moindre ombre vient intercepter ; l'adversité est quelquefois la pluie du printemps.

Par jardin zen on entend souvent japonais. Il est vrai que créer un jardin zen équivaut à mettre en valeur de petits jardins à la japonaise dans une atmosphère de méditation comme on trouve auprès des temples, alliant savamment arbustes, bassins et fontaines qui rendront grâce à la mousse.

Dans sa conception, le jardin zen prévoit aussi des éléments minéraux tels que les galets, le sable, les graviers pour aboutir à une harmonie des contrastes avec les éléments végétaux (qui comprendront des fleurs et non seulement des arbres).

En intérieur, sous véranda ou autre, le jardin zen procède de la décoration, un assemblement de bonsaïs autour de pierres qui donnent lieu à un jardin de thé et qui évoquent le Feng-shui dans une volonté de bien-être.

A l'extérieur comme à l'intérieur, l'aménagement de jardin zen est un havre de paix, de sérénité, un jardin sanctuaire.

On y retrouve donc des lanternes de pierre (Ishi Doro), des tablettes votives dédiées aux divinités de la nature (Kami) ainsi que des portiques (Tori) qui les caractérisent et les différencient des jardins d’origine.
Mais, la réelle particularité de ces jardins est une conception philosophique particulière où l’homme ne domine pas la nature mais y participe harmonieusement.
Le jardin, considéré comme une création humaine par excellence, ne s’oppose donc pas à la nature mais s’y intègre harmonieusement tout en réduisant celle-ci à des proportions plus humaines.
Le jardin doit donc se présenter comme un paysage naturel, sinon idéal, où l’art de la composition doit s’effacer au profit de l’image que l’on se fait de la représentation symbolique d’un lieu de séjour divin.

Le jardin est donc l’emplacement où on honore les divinités de la nature comme l’autel familial est celui où on honore les divinités ancestrales.
Il est donc avant tout un microcosme servant à retenir les énergies subtiles et bénéfiques qui, petit à petit, viennent l’habiter.
Peu importe sa taille car une simple pierre peut alors se transformer en lac ou en montagne au gré de la composition.
Le jardin joue donc un rôle essentiel d’espace intermédiaire entre le sacré et le profane, l’invisible et le visible, le subtil et le grossier, l’interne et l’externe.
Il permet, par exemple, de passer de l’extérieur, la cité, à l’intérieur, le foyer donc du public au privé et, ce faisant, de se dépouiller des contraintes excessives de la société et de la pollution.
C'est littéralement "l'harmonie du vide médian" dont parle Laozi (Lao Tseu) au chapitre XV du Daodejing (Tao Te King) le "Traité de la Voie et de son Efficace"
D'où on peut conclure, un peu à la japonaise, que "L'Harmonie c'est l'Efficace !"
Et l'efficace se doit d'être "simplement" utile.


Le jardin permet donc de se purifier puis de se régénérer avant de passer le seuil de la maison.
Ce rôle est particulièrement important dans les "jardins de thé" (Roji) qui mènent aux "pavillons de thé" où s’effectue la cérémonie traditionnelle du thé (Chado ou Cha No Yu).
L’énergie bienfaisante et naturelle du jardin pénètre dans la maison par l’intermédiaire des fameuses compositions florales de l’Ikebana, essence même du microcosme...
Les jardins japonais surprennent toujours quelque peu les visiteurs qui ne savent pas toujours où poser les pieds. Comme il existe un art de la composition des jardins il existe également un art de les regarder et de s’y promener.
La première caractéristique est que ces jardins disposent souvent d’un "tapis de pierre" (Ishidatami) qui permet, tout simplement, d’y marcher sans avoir à se salir les pieds.
Jadis, la plupart des japonais de la bonne société portaient des socques de bois à hauts talons (Geta) qu’ils laissaient à l’entrée de la maison ou, s’ils étaient d’un rang moindre, des sandales de paille.

Dans un cas comme dans l’autre cela se révélait très glissant sur un sol meuble.
Il fut donc pris comme habitude de réaliser comme un gué de pierres qui traversait le jardin en suivant ses courbes et en les accentuant.
Ce dallage se devait, évidemment, de paraître le plus naturel possible tout en faisant en sorte que l’eau puisse s’écouler sans provoquer de flaques inharmonieuses.
Il s’agit donc d’un chemin sinueux qui relie les diverses parties du jardin entre-elles et communique tant avec l’extérieur qu’avec l’habitation et les éventuelles dépendances.

Ce "tapis de pierre" doit simplement permettre, dans un espace généralement rfestreint, de rendre la promenade la plus longue et la plus agréable possible.
Certaines pierres servent au simple passage tandis que d’autres incitent à marquer une pause.
La disposition harmonieuse de ce tapis de pierre incite donc à un rythme particulier au jardin.
Les pierres destinées à marquer une pause permettent de contempler l’ensemble du jardin ou, au contraire, une composition particulière comme la margelle d’un puits sur laquelle repose une louche de bois destinée à recueillir l’eau, un ensemble de rochers et de mousses, une lanterne de pierre ou un minuscule étang.
Les arbres ne sont pas exclus, au contraire, de ces compositions mais sont mis en valeur par le choix des essences et une taille très particulière que l’on retrouve dans la pratique des Bonsaï (arbres miniatures) (Benjin en chinois -littéralement "racines en pot" ) qui étaient originellement destinés aux minuscules jardins entretenus par les moines des montagnes (Yamabushi).
Les bouleaux et les érables (liquidembar) y sont particulièrement appréciés ainsi que les arbres fruitiers dont la floraison est attendue avec la plus grande impatience.

 

 

   
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